Description : Au 62 Rue Henry-Farman à Paris se situe le site d'une fouille archéologique datant du Néolithique et du Mésolithique a été mis au jour en 2007. Sur 5 000 m2 et six zones différentes6 ont été dégagés de nombreux objets, os, microlithes en grès (provenant des buttes entourant Paris), et silex taillés, ainsi que, épars, une mandibule et un fragment de fémur humain adulte7, datant de -9000/-5000 av. J.-C., marquant la fréquentation du site par des populations de chasseurs-cueilleurs nomades comme halte de chasse à une époque où le bras nord de la Seine devait passer à cet endroit, constitué d'une prairie en proximité de forêts5,7. Il s'agit du premier site de ce type et du plus ancien mis au jour le long du fleuve. L'occupation mésolithique de la rue Farman correspond à plusieurs haltes de chasse temporaires établies par des groupes apparemment distincts. Ces haltes se matérialisent par la présence conjointe de silex taillés et de fragments d'os d'animaux. L'absence de structure d'habitat (trou de poteau, calage, foyer aménagé), ainsi que la faible densité de pièces pour certaines unités, plaident en faveur d'occupations de courte durée (quelques jours). À la suite du décapage à la pelle mécanique sur le niveau mésolithique, matérialisé par l'apparition de silex épars, des sondages par m² ont été réalisés et ont permis de circonscrire plusieurs concentrations de vestiges dont quatre ont pu être fouillées manuellement. Ces concentrations se caractérisent par une répartition diffuse de l'ensemble des vestiges (absence d'amas), caractéristique des sites mésolithiques. Si différents processus de bioturbation des sols (racines et animaux fouisseurs) peuvent expliquer en partie cette dispersion, d'autres hypothèses peuvent être envisagées (organisation particulière des activités de taille, présence de sols en matériaux périssables). Les silex taillés correspondent pour la plupart à des déchets de fabrication d'armatures de flèches microlithiques. Parallèlement, d'autres outils témoignent de la réalisation, probablement sur place, d'activités liés au traitement du gibier. En effet, plusieurs grattoirs et lames ou éclats retouchés ont pu servir à des travaux de grattage des peaux et de boucherie. Pour l'heure, seule la typologie des armatures en silex nous permet de situer ces différentes occupations probablement entre la fin de la phase ancienne et la phase moyenne du Mésolithique, soit entre 8200 et 7500 avant J.-C. (transition entre les chronozones du Préboréal et du Boréal). La réalisation de datations radiométriques sur os permettra de confirmer ou non cette première interprétation et de savoir si les différentes concentrations sont subcontemporaines ou diachroniques. Après l'occupation mésolithique, plusieurs vestiges (céramique, os d'animaux, fragments de haches polies) témoignent de la fréquentation du site au Néolithique moyen (4200-3500 avant J.-C.), Néolithique final-Bronze ancien (3500-1500 avant J.-C.) et au premier âge du Fer (800-500 avant J.-C.). Ces niveaux de fréquentation sont liés à la réalisation d'activités (agriculture, pêche, défrichements...) pratiquées en périphérie d'habitations situées non loin du site. La période Néolithique final-Bronze ancien se distingue par un niveau d'essartage et par un bâtiment incomplet sur poteaux. Enfin, le niveau daté du premier âge du Fer (Halstatt) a livré plusieurs tessons de vases caractéristiques dont un fragment de jatte à bord festonné.
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